- estourbir
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estourbirv. tr. Fam. étourdir, assommer.⇒ESTOURBIR, verbe trans.Arg., vieilli. Assommer, tuer à coups de poing ou avec un objet contondant. Elle a spirituellement (...) conté les coups de poing sur la tête que lui donnait Sari, des coups de poing à l'estourbir! (GONCOURT, Journal, 1876, p. 1122). — C'est nous, m'entends-tu? Qu'il estourbira! Un jour! Il nous fera notre affaire, ma belle! ... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 232).Rem. 1. Les dict. d'arg. attestent en outre s'estourbir au sens de « mourir » et p. ext. « disparaître ». 2. La docum. atteste estourbi, ie, en emploi adj. Assommé, tué. Je peux pas quand même t'étouffer? (...) Ah ben! ça me ferait un beau trouffion! ... estourbi sous les couvertures! ... (ID., ibid., p. 697).Prononc. :[
], (j')estourbis [
]. Étymol. et Hist. Av. 1828 « tuer » (Chanson de Winter ds VIDOCQ, Mém., t. 3, p. 296). Terme arg. dér. de la forme alémanique du part. passé de l'all. sterben « mourir », cf. également arg. schtourbe adj. « mort » (SAIN. Lang. par., p. 316). Dans les pat. fr., le mot est surtout répandu dans l'Est (Bourgogne, Suisse), cf. FEW t. 17, p. 228b. Fréq. abs. littér. :10. Bbg. COLOMB. 1952/53, p. 92; 300. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 302. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 238, 264. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 316. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 59.
estourbir [ɛstuʀbiʀ] v. tr.ÉTYM. 1815; probablt de l'all. dial. storb « mort » (cf. all. gestorben, p. p. de sterben « mourir »).❖1 Fam. Assommer. — (1835). Vieilli. Tuer.1 (…) c'est une imprudence de sortir avec une telle fortune sur vous. Nous sommes ici entre braves gens. Seulement que quelqu'un vous estourbisse en rentrant à votre magasin… Il ne faut pas tenter le diable. Yonnel poussa un piaulement. Cette tentation, il en jouissait précisément chaque nuit que, dans un bar, il sentait certains hommes loucher sur ses bijoux. La peur d'être « estourbi » l'excitait à ce point qu'il se tourna vers l'hôtelier puis s'assura que les griffes de platine des fermoirs et leurs minces chaînettes étaient solidement fixées.Francis Carco, les Belles Manières, p. 114.♦ Figuré :2 Peut-être est-ce mieux encore de finir par l'aimer un peu (sa peine) que de s'épuiser à la battre pendant la vie entière. Puisque c'est entendu qu'on ne peut pas l'estourbir (…)Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 314.2 Fig. Étonner violemment. ⇒ Estomaquer. || Cette nouvelle l'a estourbi. — Au p. p. || J'en suis encore tout estourbi.——————s'estourbir v. pron.♦ S'assommer (soi-même; réciproquement).——————estourbi, ie p. p. adj.♦ Assommé.
Encyclopédie Universelle. 2012.